Portrait de Roger Bernat sur Stradda Nº26 par Cathy Blisson:

Venu de «off du off», passé par le 100% «in», le metteur en scène catalan place au centre de son arène les spectateurs. Son cher public, avec et pour lequel il conspire.

Deux ou trois choses que je sais de lui: il a un smartphone (mais pas de Facebook) et fustige une époque ou l’on est sommé de s’émanciper en optant pour le smartphone. Il n’est inscrit à aucun parti ni syndicat mais ne s’interdit surtout pas de parler politique. Il pense que la culture est une richesse qui doit être redistribuée (et non gratuite), mais se trouve qu’elle est subvoncionée pour de mauvaises raisons (conservatrices et civilisatrices). Il est persuadé que la communauté à long terme est une vaste utopie, mais persiste à bâtir des communautés fictives, et à penser que les utopies sont «nécéssaires pour marcher». Il ne va pas au théâtre pour être libre, mais pour suivre les règles édictées par d’autres et écouter ce qu’elles lui racontent. Il fait du théâtre (sans acteurs) pour réinventer des règles à lui –qui construisent la relation avec le spectateur–, faire les murs du théâtre et voir les limites de son propre jeu. Il ne croit pas que la vie ait un sens mais trouve beaucoup de joie dans le chaos, et des moments de sens à travers l’humour. Il n’aime pas le foot.

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Photo de Domini Públic à Londres en 2010 par Ludovic des Cognets